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Annie Bourgasser, contes pour petits et grands

21 novembre 2021

Au printemps de Noël...

Une de mes amies, la nouvelle animatrice de l'atelier d'écriture d'Illzach, m'a confié qu'elle trouvait la chanson "Automne" (Colchiques dans les prés) belle, mais triste. Je me suis lancé comme défi de rendre cette chanson gaie, avec d'autres paroles et une mélodie plus rythmée - le tout en prenant en compte quelques mots imposés, comme il est de coutume dans notre atelier. Voilà ce que cela donne : 

L’automne vient frapper

À nos portes, à nos portes

L’automne vient frapper

Plante un nouveau décor.

Un secret sous les pierres

Murmure, murmure

Un secret sous les pierres

La forêt sera fière.

        

Les feuilles aux mill’ couleurs

Amenées par le vent

Annoncent la fraîcheur

 Volent en tourbillonnant.

 

Sous l’écorce la sève

S’assoupit, s’assoupit

Sous l’écorce la sève

Ignore l’insomnie.

Ces notes dans mon cœur

Ont chanté, ont chanté

Ces notes dans mon cœur

L’alchimie de l’été.

        

Les feuilles aux mill’ lumières

Emmenées par le vent

Par-delà la rivière

Volent en tourbillonnant.

 

feuilles

Photo : collection personnelle. 

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23 octobre 2020

Invitation à la Petite Venise

Colmar

Image empruntée ici : https://www.familiscope.fr/sorties-famille/balades/la-petite-venise-de-colmar/

Peut-être connaissez-vous déjà cette belle chanson de Nilda Fernandez, "L'invitation à Venise". Ici, ce serait plutôt une invitation à la Petite Venise, celle de Colmar... 

Vous avez entendu le président parler, moi aussi
Il y a tant à écrire et si vous me le permettez
En se tutoyant ce sera moins compliqué, car il n’est
Ni simple ni facile d’envoyer un message ainsi
Si seulement je détenais un don de télépathie !
*
Voir les nouvelles chaque soir, les écrans et les journaux
Oh, quelle chance, malgré les tourments et malgré les pertes
Ici, qui l'aurait cru, nous nous retrouvons en zone verte
Révolu, on l’espère, le temps maudit des hélicos
*
Couleurs éclatantes que l'on n'imagine même pas
Oh, ces colombages ! Des fées habiteraient-elles là ?
Les places illuminées, comme des livres d'images ouverts
Mille lieux enchantés pour offrir le gîte ou le couvert.
Aller, venir, rêver un peu sous les encorbellements
Retrouver le temps d'une flânerie son âme d'enfant !
*
Et vers la montagne, des bourgades, des nids de cigognes
Terrasses ombragées pour se poser quand le soleil cogne.
*
L’invisible meurtrier a d’abord frappé par Mulhouse
Ennemi sans pitié aucune, il fallait qu’on en découse
Sidérés les esprits, exténués les corps sous les blouses.
*
Violence des images, nos logis soudain si étroits
Il semblerait que tout ça revienne une nouvelle fois
Galère du printemps, puis de l’automne, l’été fut court
Nuages de plomb et cette tempête encore et toujours
On pourrait ramer ensemble, ce serait moins difficile
Bien au-delà de la houle il y a forcément une île
Les pieds dans l’eau, la tête haute, attendre des jours meilleurs
Existerait-il quelque part sur cette terre un ailleurs
Sans masques, sans le gel qui dévore les mains, sans frayeur ?
.
*
D’ici là, remonter la pente, les marches quatre à quatre
En se disant qu’on n’a pas tout à fait fini de se battre
Mais un jour tout cela ira dans la malle aux souvenirs
Avec nos pires cauchemars, on dira une année noire
Noire autant que l’encre, c’est une page parmi les pires
De celles qui seront couchées dans les manuels d’Histoire
Et l’on échangera des morceaux de phrases, des silences :
- « … … … » - « … … ! »
Murmures de la vie qui reprend tout doucement la danse
On en rira peut-être un peu, parce que le rire est force
Il renaîtra, l’invincible printemps, juste sous l’écorce.
*
En fait, ces mots pourraient s’adresser à six Français sur dix
Nous nous sommes rencontrés assez haut, voilà un indice.
*
Alors que vous êtes tant de millions sous le couvre-feu
Mon écrit prend une allure d’énigme, de petit jeu
Il serait bien pour toi qu’à neuf heures la vie continue
Et tu te reconnaîtras, rien ne t’échappe, je l’ai vu.
*
Fragile missive que j’adresse non sans attention
Bien malin qui pourrait la déchiffrer sans indication.
*
Si je veux que tu t’y retrouves, toi, le destinataire,
Il est grand temps que je te dévoile la clé du mystère.
*
Tu vas relire ceci de haut en bas, le premier signe
Une lettre seulement, celle qui ouvre chaque ligne.
*
Voilà que pour une autre raison, le tutoiement ça aide
Essaie donc, pour voir, de démarrer un vers avec un Z !
Un ton léger pour parler de ce qui ne l’est pas du tout
Xx pour conclure, il paraît que ça veut dire « Bisous ».

Et maintenant, pour le plaisir, je vous laisse écouter Nilda Fernandez : 

 

29 septembre 2020

Et père il colle au zoo ce porc Jerzy . . .

Et père il colle au zoo ce porc Jerzy. Si vous comprenez ce calembour, c’est soit que vous avez lu Gotlib, soit que vous avez voyagé à l’époque où l’on pouvait encore ouvrir les fenêtres des trains. Sous celles-ci étaient apposés ces petits messages d’avertissement en différentes langues :

epericolosporgersi

Le bédéiste Gotlib, Marcel de son prénom, a imaginé une histoire de cochon s’appelant Jerzy, de zoo… en référence à la phrase en italien « È pericoloso sporgersi » (prononcer « et père i' colle au zoo… »). J’espère que les héritiers de l’artiste, que j’admire beaucoup, ne m’en voudront pas de la partager. La voici : 

porcjerzy

Dans le cadre de l’atelier d’écriture, j’ai eu l’occasion d’imaginer une suite à cette histoire. C’est avec plaisir que je la reproduis ci-après.

Le cochon qui voulait devenir homme

Le parc était très animé depuis l’arrivée de Jerzy, tous les enfants voulaient le voir ! Moi, j’étais déjà grand, mon père était le gardien du petit zoo, que l’on appelait le parc animalier ; nous habitions sur place, une maison bâtie à côté de l’enclos des daims. Ce que je vais vous raconter, je l’ai vu de mes yeux et entendu de mes oreilles.

Jerzy, c’était un cochon, pas vraiment le genre d’animal que l’on met dans un zoo. Quand il était encore bébé, il avait été offert comme cadeau de Noël à un petit garçon du voisinage, Marcel. Mais offrir un animal, ce n’est jamais une bonne idée. Les mois ayant passé, la maison des parents de Marcel s’était avérée bien trop petite pour un cochon devenu adulte. Comme le gamin y était très attaché, ces braves gens n’avaient pas voulu le vendre à une ferme pour qu’il finisse en jambons. Alors, le père nous l’avait amené, en nous proposant un généreux prix de pension et, en échange, le garçon pouvait venir le voir tous les jours.

Jerzy allait et venait en liberté autour de notre maison. Il était habitué aux humains et se laissait approcher, caresser, grattouiller par tous les enfants. Les entrées du parc ont explosé avec l’arrivée du plus banal de ses pensionnaires ! Mais le cochon était souvent pensif. Il aurait voulu être humain, lui aussi, et discuter avec ses visiteurs. Il s’était lié d’amitié avec un corbeau, je crois qu’il s’appelait Mélane ou quelque chose comme ça. Comme l’oiseau était très sage, il voulut raisonner son ami : « Mon cher Jerzy, les hommes sont tourmentés par des tracas que tu n’imagines même pas. Sais-tu que beaucoup parmi eux doivent prendre des médicaments pour dormir, tellement leur vie est difficile ? Tiens, écoute ce qu’a écrit l’un d’entre eux, un certain Antoine de Saint-Exupéry : ‘Si tu n’as pas ce que tu aimes, il faut aimer ce que tu as’ 
- Aimer ce que j’ai, ce parc pour seul horizon, toujours les mêmes étoiles au-dessus de ma tête, toujours le même soleil ?
- Il y a pire, dis donc, si tu savais… »

Les jours suivants Jerzy insista tant et si bien que le corbeau Mélane finit par céder. « Jerzy, écoute-moi bien, dit-il. Je connais un charme pour te faire devenir humain. À 23 heures 46 minutes 52 secondes très précisément, il faudra qu’un chat se frotte à ta patte arrière gauche en ronronnant et qu’un canard se pose sur ton épaule droite en cancanant. Mais attention, on doit être très précis et les animaux doivent arriver exactement en même temps pour que le charme opère. Si l’on parvient à réunir ces conditions, tu deviendras un jeune homme, vêtu simplement d’un pantalon, d’une chemise et d’un pullover. » Jerzy n’y croyait pas, tout cela semblait bien compliqué, car on n’a jamais vu un canard voler aux côtés d’un chat. Cependant, il n’avait pas le choix. Aussi, à l’heure dite au centième de seconde près, le corbeau lança le cri convenu. Un chat se frotta aussitôt contre lui, à gauche, en faisant ron-ron, tandis qu’un colvert se percha sur son épaule droite en faisant coin-coin. Il y eut un coup de tonnerre, un éclair. Moi, j’ai suivi la scène depuis la fenêtre de ma chambre et, soudain, j’ai vu un garçon, avec un gros matou et un palmipède qui prirent la fuite sans demander leur reste.

Jerzy remercia Mélane et alla se coucher, mais il ne put trouver le sommeil. La paille de sa couche lui parut vraiment très dure et il trouva son étable, pourtant bien propre, d’un confort plutôt sommaire pour le grand adolescent qu’il était. Le lendemain, il se fondit dans la foule, mais constata que tout le monde cherchait Jerzy le cochon – et même, la gendarmerie fut appelée à la rescousse. On fit surveiller de près les charcuteries de la région et confisquer aux tueurs d’abattoirs leurs matadors, qui sont des révolvers conçus pour cet usage. Le cochon devenu homme eut beau parcourir les allées remplies de monde, personne ne pensa à le caresser ni à le gratouiller.

Vers le milieu de la matinée, Jerzy se rendit compte qu’il avait très faim. Aucun enfant ne lui avait donné de friandises comme les autres jours. Il alla à la boulangerie du zoo et demanda un croissant. « C’est deux francs cinquante, dit la boulangère.
- Comment ? Mais je n’ai pas d’argent sur moi.
- Pour acheter des croissants, il faut de l’argent, dit la commerçante en le dévisageant avec mépris.
- Et pour avoir de l’argent, comment faut-il faire ?
- Il faut travailler, bien sûr !
- Et pour travailler, comment doit-on s’y prendre ?
- Il faut mettre quelque chose d’un peu plus élégant que cette tenue, aller voir un patron et lui donner un papier qui résume tout ce que vous savez faire. Mais attention, bien présentée et bien dactylographiée, la feuille. Allez, jeune homme, j’ai d’autres clients ! »

Jerzy commença à comprendre pourquoi le corbeau lui avait dit que la vie des humains était difficile. Mais il n’était pas au bout de ses surprises pour autant. Au détour du chemin, il rencontra le petit Marcel, son ami de toujours. Il courut vers lui, frotta sa joue contre celle de l’enfant en grognant de bonheur, comme il le faisait chaque jour. Le garçonnet fut d’abord très surpris, puis soudain son visage s’illumina d’une joie sans nom. C’est là que l’on entendit un cri d’effroi. C’était sa maman qui, ce jour-là, accompagnait son fils car c’était un dimanche. Elle prit Marcel dans ses bras et s’élança vers la maison du gardien du parc, c’est-à-dire de mon père. « Au secours, souffla-t-elle toute haletante, un individu vient d’agresser mon fils, il a essayé de l’embrasser, appelez les gendarmes ! »

Sacrée journée pour les gendarmes, qui étaient déjà, rappelons-le, à la recherche d’un cochon. Ils emmenèrent Jerzy pour l’interroger. Comme Jerzy ne connaissait finalement pas grand-chose au monde des humains, ils le prirent pour un jeune simplet en mal d’affection, lui firent une sévère leçon de morale et le relâchèrent. Le grand garçon attendit la nuit, se posta devant l’entrée du zoo et appela son ami Mélane pour le supplier de le faire redevenir cochon. La suite, vous la devinez. On attendit 23 heures 46 minutes et 52 secondes, le chat vint cette fois se frotter contre sa jambe droite, le canard se poser sur son épaule gauche, il y eut un coup de tonnerre et un éclair. Au petit matin, Jerzy, revenu à sa forme porcine, se présenta à la porte du zoo comme si de rien n’était. Son étable bien entretenue et le parc tout en fleurs lui semblèrent un paradis et, enfin, il se mit à apprécier sa vie de mascotte des enfants.

« Tu te rappelles, lui dit le corbeau Mélane, si tu n’as pas ce que tu aimes, il faut aimer ce que tu as. Eh bien, on pourrait ajouter ‘Si tu n’es pas ce que tu aimes, il faut aimer ce que tu es.’ » Jerzy comprit l’utilité de ce proverbe et la leçon lui fut très profitable.

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Images empruntées ici et là : https://www.pinterest.fr/pin/529947081127343473/ ; https://vraiefiction.blogspot.com/2014/12/et-pere-y-colle-au-zoo-ce-porc-jerzy.html . Je ne retrouve plus le site de la photo du charmant petit cochon. Si vous en êtes l’auteur, faites-moi signe pour que je rende à César ce qui appartient à César.

28 avril 2020

Le gardien

L'atelier d'écriture ne s'arrête pas pendant le confinement. C'est à distance que nous échangeons nos petites rêveries en vers ou en prose. Aujourd'hui, une histoire créée à partir de plusieurs mots imposés, dont le tout début et la dernière phrase. 

Le coin secret était là, au bout du chemin, et mon cœur se réjouit : cinq ans plus tard, rien n’a changé, sauf la saison. D’habitude, en mars, je prends des vacances de ski mais, cette année, l’hiver a été doux, trop  doux. La neige s’est raréfiée sur le Grand Ballon dès la fin février. Alors, j’ai eu envie de revoir cette plage si particulière, la plage verte.

Oui, j’aime à appeler cet endroit ainsi, mais en réalité, sa couleur est plutôt kaki. Ici, l’argile affleure partout où les vaguent contournent les écueils et remuent le sable. En été, c’est un petit paradis très fréquenté. En mars, c’est différent, les vendeurs clandestins de paréos et de maillots de bains sont occupés ailleurs, les parasols ne sont pas davantage présents. Les gens du coin sont là, j’en reconnais quelques-uns. Tout comme les estivants, ils savent apprécier les vertus de l’argile ; ils sont juste un peu plus habillés, portant bermudas et tee-shirts. Les adultes s’appliquent des cataplasmes, sur la nuque, le genou… ou des masques pour se purifier la peau. Quant aux enfants, ils s’en donnent à cœur-joie. Certains s’essaient à l’art du modelage, qui un pot, qui un animal, tandis que leurs camarades plus intrépides se régalent de glissades sur la terre glaise détrempée, tout près de l’eau. De temps à autre, un cri perçant : c’est qu’elle est froide, en cette saison !

Je suis une incorrigible divagueuse. En posant mes bagages à l’auberge du Grand Pin, je  me suis plu à imaginer que, sur la plage presque déserte, j’allais rencontrer le Gardien des Mers. Je me le suis représenté de blanc vêtu, tenant à la main une épée de nacre pour chasser les crabes - parfois, je me demande si je ne serais pas, un peu comme Obélix, tombée dans un champ plein de coquelicots quand j’étais petite. Ou, pourquoi pas, le gardien des mères. Un héros, lui aussi, car les crabes qui attaquent les mères sont vraiment très méchants.

C’est mon quatrième jour de vacances. À défaut de super-héros, avec ou sans le slip par-dessus le collant, j’ai vu, dès mon arrivée mercredi, un personnage qui ne passe guère inaperçu. Un homme accompagné de trois enfants, qui bâtit, sous leurs yeux émerveillés, des châteaux de galets cimentés à l’argile. Il joue avec les couleurs des pierres, des ocres, des gris-rose, des verts et des rouges sombres. Ses petits chefs d’œuvres me font inventer des histoires de rois et de reines, des mariages de troubadours et de princesses. Chaque jour, il change de place afin que ses châteaux soient différents, je peux en compter sept.

Je ne dirais pas que j’ai eu un coup de foudre lors de ma première visite, mercredi. Cependant, au fur et à mesure que je le regarde opérer, je sens comme une chaleur qui croît en moi. Oui, c’est ça, une étoile. Une étoile danse à l’intérieur de moi lorsque je le vois construire les demeures de mes rêves, c’est ainsi. J’aimerais l’aborder, mais je suis intimidée, consciente de mon allure peu sophistiquée. Je suis plutôt du genre à avoir les poings serrés que les ongles vernis. Mais le voilà qui approche, on va se parler…

Hélas, notre conversation est plus que banale. On discute un peu de nos villes d’origine, et de nos boulots respectifs. Il travaille dans une préfecture, il est chargé de contrôler la légalité des décisions et des actes produits par les communes alentour. Alors, je réalise avec stupeur que le Ciel m’a entendue, certes, mais… que dire ? Je voulais connaître le Gardien des Mers. Sur cette plage verte, cette plage unique, j’ai rencontré le gardien des maires…

Il me raconte que sa femme n’a obtenu qu’une semaine de vacances et qu’elle viendra les rejoindre, lui et les enfants, demain, dimanche. Bien sûr, j’aurais dû m’en douter, c’était trop beau pour être vrai. Je parviens à garder contenance, c’est que j’avais déjà commencé à aimer ses enfants aussi, voyez-vous. Je suis partagée entre l’envie de revenir, le lendemain et les jours suivants, pour admirer les créations du fidèle père de famille et le besoin d’aller visiter d’autres lieux enchanteurs. Je connais très bien la région, je sais que l’arrière-pays est magnifique. Je comprends que ma petite étoile toute neuve, toute pure, je dois la convaincre d’aller briller ailleurs. Je le lui dis, tout doucement, au fond de mon cœur. Mais elle hésite, palpite un peu, s’arrête, puis reprend sa danse. Elle va, elle vient et se retire, comme à regret.

plage jouets2

Illustration d’après ces images libres de droits : https://als.wikipedia.org/wiki/Datei:The_Childrens_Museum_of_Indianapolis_-_Sandbox_and_Beach_Toys.jpg et https://www.piqsels.com/fr/public-domain-photo-zcmoj

14 avril 2020

Quand on consomme (très) local . . .

Voici quelques lignes en guise de clin d'œil à mon chat, Topaze. 

Ce matin, j'ai fait mes courses dans ma supérette préférée. On n'y trouve pas de tout, c'est vrai, mais ce que l'on y trouve est réapprovisionné en permanence, ou presque.

Au rayon des légumes, j'ai opté pour une belle salade de pissenlit. Au rayon des épices, j'ai trouvé de la menthe toute tendre qui venait juste d'arriver - parfait pour mon taboulé du soir. Au rayon des produits d'entretien, j'ai pris un bon paquet de feuilles de lierre pour mes lessives. Le rayon des fruits est encore vide pour le moment, dommage.

Le magasin s'appelle Topaz' Distribution. Le patron est boucher de son état, il m'offre régulièrement des produits tout frais. Le problème, c'est que nous n'avons pas la même conception de la cuisine, mais je n'ai pas encore osé le lui dire, de peur de le peiner. Ah, j'oubliais... Il y a aussi un abondant rayon laines et fibres naturelles, que le patron gère personnellement. Il assure deux livraisons spéciales, l'une au printemps, l'autre en automne.

L'après-midi, je suis allée faire du sport au club Topaz' Forme, qui se trouve à la même adresse. J'ai apprécié le grand tapis vert pour mes abdos, mes fessiers et autres réjouissances. Ensuite, comme le docteur m'a dit de prendre de la vitamine D, j'ai profité de mon installation UV suspendue. Je n'y suis pas restée très longtemps parce que j'ai trouvé que la clim était réglée un peu fort, aujourd'hui.

Bref, en un mot, comme en cent, restons chez nous ! 

Topaze magasin3

 Photo personnelle. 

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13 avril 2020

Verbaliser n'est pas aisé

Bonjour à tous, chers lecteurs. Je crois bien que c'est ma seule chanson d'amour explicite et assumée, sauf si je fais des fouilles dans mes cahiers de lycéenne. Je la partage aujourd'hui parce qu'elle colle bien à la saison. Elle date du printemps 2002 et... n'est plus d'actualité. 

Le lapin en dessous du texte est dessiné sur un flacon de gel-douche et porte un petit mot pour tous nos héros discrets qui se donnent tant de mal, pour soigner les malades, bien sûr, mais aussi pour que notre confinement soit le moins pénible possibe.  

Verbaliser n’est pas aisé

Je vais quand même le tenter

À quoi rimerait de se taire

Oui, pour quoi faire ?

Comment décrire ce qui arrive

Je crois que j’ai changé de rive

Traversé ma propre Mer Rouge

Et mes déserts, j’ai tout qui bouge

C’est dans l’air, tout autour de moi,

Sur ma peau, dans mon cœur aussi

Enfin, c’est partout à la fois

À l’infini

 

 La terre boit avidement

Les giboulées de ce printemps

Je sens que ruisselle la pluie

En moi aussi

De neige fondue en rivière

Le cœur plein d’eau et de lumière

Un grand arc-en-ciel dans les yeux

Depuis que je te connais mieux

Et dehors, tous ces arbres en fleurs

Sont le reflet de ses couleurs

Comme des volcans de pétales

Torrents d’étoiles

 

Presser le pas

Lever les bras

Braver mes doutes

Trouver ma route

Changer de ville

Tout paraît facile, si facile…

Se relever

Oser marcher

Coûte que coûte

Changer de route :

C’est toi, ma ville !

Le ciel ouvert,

Le monde offert

 

Tu l’as compris, tout a changé

Hier, nos chemins se croisaient

Aujourd’hui, ils ne font plus qu’un

Alors demain ?

Cette saison du renouveau

Pourquoi n’est-ce arrivé plus tôt ?

Ah, si j’étais né(e) près de toi,

J’aurais pu grandir dans tes bras !

Au beau milieu de cette nuit

Où seule la lune reluit

Oserai-je envoyer ce mail

Plein de soleil ?

Quelques lignes sur ton écran

Un peu comme un dessin d’enfant

Retiens-les, sauvegarde-les :

Verbaliser n’est pas aisé !

lapinou oeuf1

8 mars 2020

Vole quand tu veux...

Bonsoir ou bonjour à vous tous, merci pour vos visites ! 

Vers la fin de l'année 2019, nous avons parlé de volcans à l'atelier d'écriture. Comme nous faisons toujours des acrostiches, ce mot m'a immédiatement inspiré des histoires d'amour impossible ou du moins d'amour difficile. En effet, le volcan m'évoque le feu, la lave, l'éruption d'émotions, tandis que l'initiale V me renvoie à un vouvoiement.

Pour le plaisir, je partage ici trois petits textes - deux acrostiches, suivis d'un tanka (c'est à dire un poème de 31 pieds sans exigence de rimes). En prime, un petit griffonnage à la fin de l'article. 

Acrostiche sous forme de deux haïkus

Vous m’avez touchée

Où ? Je n’oserais le dire

Le feu brûle en moi

Comme une éruption

Aux jours nouveaux je m’éveille

Nuage d’étoiles.

Acrostiche rimé

Vous n’imaginez sans doute pas à quel point

On peut, un beau matin, revenir de très loin

Les yeux écarquillés devant tant de lumière

Comme la lave change la neige en rivière.

Amour impossible ? Peut-être, mais qu’importe,

Ne vous reprochez pas le feu qui me rend forte.

Tanka

On se croit éteint

On se dit « C’était hier… »

Et un jour, soudain

Un volcan surgit, là-bas

Réduit les chagrins en cendres.

volcan

Image : Griffonnage personnel inspiré d'une citation de Lionel Florence, "Un mot d'amour à l'oreille peut dans chacun réveiller un volcan, pour qui l'entend." 

29 février 2020

Né un 29 février

Bonjour à tous, chers lecteurs, et merci d'avoir été aussi nombreux à apprécier l'anecdote carnavalesque de l'article précédent. 

Aujourd'hui me semble la date idéale pour reparler d'un des livres écrits en commun par les membres de l'atelier d'écritureS (pluriel volontaire) de l'Espace 110 d'Illzach. La seconde partie raconte l'histoire d'un homme né un 29 février. Je vous laisse découvrir ci-dessous le quatrième de couverture - et le premier aussi, bien sûr. 

Où se procurer le livre ? Auprès des membres de l'atelier. Certains figurent parmi les liens, à droite de cette page : Avidoxe, Roselyne, Vittorio... 

Né un 29 février

23 février 2020

Aventure carnavalesque

En ces temps carnavalesques, maquillages et travestissements peuvent amener quiproquos et malentendus... Laissez-moi vous conter, en vers, cette anecdote véridique. 

Des gens déguisés

Oyez, oyez, bonnes gens, ma drôle d’histoire !

Alors que je voulais juste faire la foire,

Un soir d’hiver, un ami m’avait invitée

À le rejoindre pour guincher au bal masqué

Animé, à la périphérie de Colmar

Par de joyeux drilles et lurons en fanfare.

En clown, je me travestis – de couleur violette

Mon grand habit mi sarouel, mi salopette

Gros nez rouge tout rond, langue de belle-mère,

Perruque bleue frisée et chapeau à pois verts.

Mais, au fond, je ne connais pas très bien Colmar

J’allais en rond, cherchant à la lueur des phares

Un quelconque panneau où serait indiqué :

« Ici le bal masqué, venez vous éclater. »

Oh miracle ! Je vis opportunément

Des gens portant maquillage et déguisement,

Bas résille, minijupe et col de fourrure,

Affrontant bravement de février la froidure.

« Chic ! me dis-je, je suis tout près du bal masqué

Puisque j’aperçois des convives déguisés. »

J’arrêtai ma voiture, et je leur demandai :

« Bonsoir, pourriez-vous me renseigner, s’il vous plait ?

Je cherche ce bal où au moins deux cents personnes

Dansent travesties à l’orchestre qui résonne. »

J’avisai une ombre dans mon feu de recul,

Une femme se hâtait vers mon véhicule.

Elle se pencha gentiment vers la portière,

S’enquit de mes souhaits en battant des paupières :

« Un bal masqué ? Non, je ne suis pas au courant. »

Me susurra-t-elle en souriant doucement.

Ah, mes aïeux, combien je me sentis gênée

Car la gente dame n’était pas déguisée.

Je redémarrai, me confondant en excuses

Mais bon sang, où est donc ce bal où l’on s’amuse ?

Juste un peu plus loin, je finis par le trouver,

Airs de fête, ce fut une belle soirée.

Mais entre deux serpentins, je m’imaginais

Les dames dehors, qui entre elles devisaient :

« Seigneur, je n’y crois pas, qui est donc ce pervers ?

Avec son faux nez rouge, il ne manque pas d’air.

Se travestir en clown pour aller à la gueuse

Voilà une pratique amoureuse douteuse ! » 

clown cadré

Photo libre de droits empruntée ici : https://www.monsieurdeguisement.com/perruque-clown-cirque-couleurs.html?gclid=Cj0KCQiA4sjyBRC5ARIsAEHsELHz_W2PvCzrBdbFC64paJAGMFhVHPNH3EfZ_Gdp9MEA9Up8ZhaP97oaAkMmEALw_wcB

12 janvier 2020

Meilleurs vœux pour 2020 !

véranda

Comme l'an passé, notre animateur Vittorio a proposé aux membres de l'atelier d'écriture de formuler leurs vœux sous forme d'acrostiche. Merci à lui pour l'idée de cette forme de poésie. 

Merci aussi à vous, chers lecteurs, en particulier pour les partages d'articles qui font tellement plaisir. 

Je vous souhaite l'aboutissement de tous vos projets et la réalisation de vos désirs, le tout assaisonné de peps et de plein de délicieuses graines d'énergie. Que l'amour, la gratitude et les mille petits plaisirs du quotidien soient toujours sur votre route ! 

À présent, voici les rimes de Nouvel An de celle qui tente un acrostiche avec la lettre X... 

 

                                    Mes vœux en musique, entendez-les !

                                    Entre en scène une nouvelle année,

                                    Il pleut trois notes pour commencer,

                                    Légères comme au-dehors la neige.

                                    Lumière et espérance en cortège

                                    Ensoleillent ce gentil arpège.

                                    Un chœur alors s’élève de l’eau, 

                                    Résonne le chant du renouveau

                                    S’amplifie de  myriades d’échos.

 

                                    Valsent au loin le passé et l’envie

                                    Œil pour œil, les rancœurs, non merci.

                                    Une symphonie et ça repart,

                                    Xylophones, pianos et guitares ! 

 

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