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Annie Bourgasser, contes pour petits et grands
23 octobre 2020

Invitation à la Petite Venise

Colmar

Image empruntée ici : https://www.familiscope.fr/sorties-famille/balades/la-petite-venise-de-colmar/

Peut-être connaissez-vous déjà cette belle chanson de Nilda Fernandez, "L'invitation à Venise". Ici, ce serait plutôt une invitation à la Petite Venise, celle de Colmar... 

Vous avez entendu le président parler, moi aussi
Il y a tant à écrire et si vous me le permettez
En se tutoyant ce sera moins compliqué, car il n’est
Ni simple ni facile d’envoyer un message ainsi
Si seulement je détenais un don de télépathie !
*
Voir les nouvelles chaque soir, les écrans et les journaux
Oh, quelle chance, malgré les tourments et malgré les pertes
Ici, qui l'aurait cru, nous nous retrouvons en zone verte
Révolu, on l’espère, le temps maudit des hélicos
*
Couleurs éclatantes que l'on n'imagine même pas
Oh, ces colombages ! Des fées habiteraient-elles là ?
Les places illuminées, comme des livres d'images ouverts
Mille lieux enchantés pour offrir le gîte ou le couvert.
Aller, venir, rêver un peu sous les encorbellements
Retrouver le temps d'une flânerie son âme d'enfant !
*
Et vers la montagne, des bourgades, des nids de cigognes
Terrasses ombragées pour se poser quand le soleil cogne.
*
L’invisible meurtrier a d’abord frappé par Mulhouse
Ennemi sans pitié aucune, il fallait qu’on en découse
Sidérés les esprits, exténués les corps sous les blouses.
*
Violence des images, nos logis soudain si étroits
Il semblerait que tout ça revienne une nouvelle fois
Galère du printemps, puis de l’automne, l’été fut court
Nuages de plomb et cette tempête encore et toujours
On pourrait ramer ensemble, ce serait moins difficile
Bien au-delà de la houle il y a forcément une île
Les pieds dans l’eau, la tête haute, attendre des jours meilleurs
Existerait-il quelque part sur cette terre un ailleurs
Sans masques, sans le gel qui dévore les mains, sans frayeur ?
.
*
D’ici là, remonter la pente, les marches quatre à quatre
En se disant qu’on n’a pas tout à fait fini de se battre
Mais un jour tout cela ira dans la malle aux souvenirs
Avec nos pires cauchemars, on dira une année noire
Noire autant que l’encre, c’est une page parmi les pires
De celles qui seront couchées dans les manuels d’Histoire
Et l’on échangera des morceaux de phrases, des silences :
- « … … … » - « … … ! »
Murmures de la vie qui reprend tout doucement la danse
On en rira peut-être un peu, parce que le rire est force
Il renaîtra, l’invincible printemps, juste sous l’écorce.
*
En fait, ces mots pourraient s’adresser à six Français sur dix
Nous nous sommes rencontrés assez haut, voilà un indice.
*
Alors que vous êtes tant de millions sous le couvre-feu
Mon écrit prend une allure d’énigme, de petit jeu
Il serait bien pour toi qu’à neuf heures la vie continue
Et tu te reconnaîtras, rien ne t’échappe, je l’ai vu.
*
Fragile missive que j’adresse non sans attention
Bien malin qui pourrait la déchiffrer sans indication.
*
Si je veux que tu t’y retrouves, toi, le destinataire,
Il est grand temps que je te dévoile la clé du mystère.
*
Tu vas relire ceci de haut en bas, le premier signe
Une lettre seulement, celle qui ouvre chaque ligne.
*
Voilà que pour une autre raison, le tutoiement ça aide
Essaie donc, pour voir, de démarrer un vers avec un Z !
Un ton léger pour parler de ce qui ne l’est pas du tout
Xx pour conclure, il paraît que ça veut dire « Bisous ».

Et maintenant, pour le plaisir, je vous laisse écouter Nilda Fernandez : 

 

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